Les pépites
d'Oléron
La première fois qu’on vient à Oléron, on cherche la mer et ses plages, les marchés et ses huîtres, sa douceur et le repos…
On ignore souvent que La lumineuse, baptisée ainsi par Pierre LOTI dans son premier récit: «Le roman d’un enfant», recèle des trésors, ou devrai-je dire des pépites naturelles qu’on met parfois plusieurs années à découvrir…
On occulte souvent aussi ses différences entre le Nord et le Sud, entre la côte Ouest et la Côte Est, entre les Iliens tournés vers la mer sans autre horizon que l’infini et les Terriens, dont le regard s’attarde sur les côtes continentales; même s’il n’y a pas de «vendetta» entre ces 22 000 habitants sur ces 174 kms2, juste un peu de chauvinisme pourtant, la différence est sensible et s’exacerbe dans les conversations de comptoir et du soir !…
le centre de cette terre dévoile aussi de très belles découvertes: réserves ornithologiques, marais salants, lieu-dits cachés derrière les vieux chais et les roses trémières...plages ceinturées par les ganivelles...
Tout un monde qui va vous enchanter, peut-être même vous ensorceler au point que vous y reviendrez de temps en temps, puis régulièrement pour certains, jusqu’à ne plus la quitter…
Alors, suivez-moi pour un petit aperçu de ces trésors qui vous mettront les sens en appétit; ce sera un peu « à la façon » d’un Tour de la Terre d’Oléron en 8(0) jours pour paraphraser Jules Verne, mais en mode douceur et saveurs car, quand même, ce sont vos vacances ! A vous d’y imprimer votre rythme...
Autour de la maison des ...
La première envie : c’est souvent de mettre les pieds dans l’eau en remontant, à moins de 10 mn de la maison des Rouges-Gorges, vers l’incomparable plage des Sables Vigners dont vous ne vous lasserez ni de son espace, ni le soir venu de ses couchers de soleil.
Osez « le pique-nique de soirée », en tongs, espadrilles ou charentaises si le temps est couvert, sur serviette ou sur la table pliante en formica suivant votre standing ou l’état de votre dos !!!
Ce sera toujours un bonheur de « prendre du temps au temps » , de savourer quelques huîtres bien iodées en regardant l’écume des vagues caresser le sable, un Pineau blanc bien frais et gouleyant pour tout accompagnement…
si vous préférez vous faire servir, une très bonne adresse: le restaurant LES SABLES presque à la plage, à côté du Camping, et la certitude de repartir à pied à la maison sans souci...
Chaucre et Les Huttes
Toujours depuis la maison, mais en vélo ou en voiture, remontez plus loin vers le Nord et la côte Ouest; il faut arpenter les ruelles du très typique village de CHAUCRE avec ses petites maisons basses, pour comprendre qu ‘il fallait autrefois se protéger des courants d’air puisque L’Île s’appelait aussi l’Ile aux vents…
Une pause sportive et poétique aussi pour regardez les surfeurs et les kite-surfers décoller depuis l’immense plage des Huttes et ses « spots ventilés », ou voir tournoyez les cerfs-volants.
Chassiron, le bout du monde...
Pédalez ensuite jusqu’au bout du monde, direction le nord, pour gravir les 224 marches du phare de Chassiron et découvrez que vous n’êtes finalement qu’à 5687 kms de New York...
Pour celles et ceux qui ne resteraient pas au pied de la « grosse lanterne », déambulez le nez au vent dans les parfums aromatiques des jardins qui entourent son socle; découvrez aussi la reconstitution des anciennes écluses à poissons dont l’existence remonte à la nuit des temps développées au moyen Age, sortes de pièges à poissons en forme de fer à cheval et devenues rarissimes sur l’Ile.
Saint Denis,
son port,
ses cabanes...
Poussez jusqu’à Saint-Denis et son port de plaisance ; pour les amoureux de la voile, vous serez tout à votre bonheur, avec un petit air de Deauville et ses cabanes de plage colorées… ses bars à huîtres, ses belles plages aussi dont celle des Seulières qui vous tendront les bras !
A partir de là, vous aurez déjà viré de bord pour redescendre la Côte Est direction La Brée-les-Bains, sûrement une des plus belles plages de l’Ile mais face à la terre vous diront les puristes qui ne jurent que par la côte OUEST !!!
Marais salants, faune et flore protégées...
N’oubliez pas à cette hauteur de faire un petit crochet à l’intérieur des terres: marais salants, landes de terre, déambulation dans la petite Camargue d’Oléron pour ramener de la fleur de sel et des bocaux de salicorne; vous y apercevrez forcément quelques beaux spécimens qui vous raviront: hérons cendrés, échasses blanches, Tadornes de Belon, Chevaliers gambette, Gorge bleues à miroir blanc, des noms à faire rêver pour une île classée Natura 2000…
Besoin de reprendre des forces ? profitez-en pour un arrêt gustatif décontracté sous la paillotte du Bord à Bord au gué de la Saurine : ses assiettes de coquillages et d’huîtres «production locale» vous raviront les papilles en regardant onduler le cours de l’eau et ses carrelets bien dressés…
Fort Boyard et l'île d'Aix
Vous verrez alors le Fort, le seul, l’incontournable joyau de pierre planté dans l’eau juste avant d’atteindre Boyardville : le Fort du même nom, une attraction pour les très jeunes et son jeu télévisé, une prouesse architecturale de Vauban pour les plus grands, reprise en 1801 par Napoléon pour se protéger de la flotte anglaise: 68 mètres de long, 31 mètres de large puis un surnom «le Fort de l’inutile » car à la fin de sa construction, son intérêt stratégique était «tombé à l’eau»!!! mais quelle pièce de jeu dont la maîtrise architecturale nous étonne encore...
bien sûr, on ne peut pas venir à Oléron sans évoquer Fort Boyard… pourquoi ne pas commencer par une petite randonnée dans la forêt des Saumonards ; les pins vous amèneront vers une plage-mirage au sable plus fin que la farine du meunier...
Là, il faut absolument hisser les voiles jusqu’à l’île d’AIX, ses deux phares, sa découverte à pied ou en vélo, moteurs interdit… 7 kms à pied qui vous feront découvrir des criques magnifiques, des petits chemins sous les pins et des plages avec leurs carrelets de pêche plantés comme des échassiers dans le sable…son vieux village, ses musées Napoléon et Africain… A ne pas rater!
Fort Royer, next Boyardville !
Ne quittez surtout pas Boyardville sans découvrir Fort Royer ; site de cabanes ostréicoles « authentiques » et leur collection de symboles personnalisés sur les toitures: étoiles, poissons, oiseaux etc., de quoi immortaliser une belle frise en couleurs aux motifs arc-en-ciel...
peut-être un des lieux qui recèle le mieux « l’âme de La Lumineuse »…, ça ne s’explique pas, ça se ressent...
En redescendant vers le cœur de l’Ile, si un petit creux vous noue l’estomac, faites une halte sympathique et gustative à La Guitoune par la côte EST après le petit port du DOUHET ; rejoignez ensuite Saint-Pierre en longeant les longues pinèdes qui vous rappelleront presque Les Landes...
Saint Pierre, capitale de l'île...
Ici vous êtes dans le coeur d’Oléron, flânez, « shoppez », ses commerces sont légions ; arpentez les ruelles serrées, trouvez la maison de Pierre LOTI qui pourrait bientôt être à visiter (?)
A Saint-Pierre toujours, un musée très complet « label Musée de France » qui abrite dans ses murs du XIIIème siècle, le détail du patrimoine historique et ethnologique de l’Ile...
Testez les petits restos et les grands! les cafés ne manquent pas ; j’aime bien Le Zinc, son ambiance cosy ... et sa bonne connexion Wifi et pour les noctambules : le «Bus Stop» café musical, ses célèbres mojitos et ses canapés Vintage…
enfin, pour les cinéphiles et nostalgiques accros au 7ème art, ne ratez pas « la dernière séance » à l’ELDORADO, le « cinéma » d’Oléron , tous genres confondus car tenu par un amoureux de la Toile !!!
La Côtinière...
6ème port de pêche français quand même, découvrez aussi La Cotinière, ses chalutiers colorés et ses non moins célèbres Fish and Chips ou les succulentes terrines de la Villa Sainte Marthe... ! Une église moderne avec de très beaux vitraux consacrés aux marins pêcheurs, une rue piétonne pour les « rapporteurs de souvenirs compulsifs »… des glaciers à n’en plus finir et très naturellement, succomber à la gourmandise en se posant sur un banc pendant que les mouettes dansent autour des chalutiers … le BONHEUR !
Descendre vers le sud par la route des huîtres, la Baudissière...
Après DOLUS, c’est découvrir ce site remarquable longeant la côte Est qui dégage la même identité que Fort Royer mais avec quelques artistes qui vous régaleront les yeux, notamment pour les amateurs d’estampes (pas japonaises) et de jouets en bois.
Arrêtez-vous aussi un peu juste derrière entre la mer et la Baudissière pour apprécier une belle assiette de fruits de mer chez Thomas à la « La Moule à facettes » , bar à huîtres enclavé entre les parcs et l’océan face aux cabanes ostréicoles, sa Sangria Blanche et ses compositions sont un régal, son ambiance cosy et le personnel tout comme lui, au top pour vous offrir convivialité et sérénité le midi comme le soir à la belle étoile !
Le Château-d'Oléron...
Reprenez la route en direction du Château où vous allez apercevoir les fortifications de Vauban; un peu d’histoire: construites en 1630 sous Louis XIII, devenues prison d’État en 1789 puis garnison pendant les guerres...en partie détruites en 1945 par l’aviation alliée puis restaurées jusqu’en 1988, elles restent un des sites historiques
les plus visités…
Faites un saut de puce entre la citadelle et l’entrée du Port : un lieu incontournable: le village de cabanes d’artisans, un peu plus touristique mais très sympathique pour ramener des souvenirs ; pour les amateurs de vieux gréements, l’atelier de charpenterie de marine qui sent bon le chanvre et les copeaux de bois, l’esprit du « Chasse-marée » n’est pas loin...
Une petite faim, une envie de moules, pour changer des huîtres ? Sans contestation « à la pêche aux moules » qualité et quantité à déguster en terrasse, pour des portions capables de rassasier « un ado en pleine croissance » et/ou un parent et son enfant sur la même assiette !!!
Pour une pause pâtissière gourmande face au chenal, asseyez-vous à l’ombre du café-restaurant « les Vagabonds » face aux plates à huîtres de retour de pêche…
Pour le reste, les artisans du Château vous offriront toute une palette , de l’ ukulélé à la peinture, en passant par le tissage, la broderie et le fer forgé… tout est possible et pour tous les goûts qui s’accorderont à « votre nature»!
Le relais des Salines...
Après l’agitation du Château, partez vous
ressourcer aux Salines, presqu’au bout de l’Ile…
son écomusée, sa réserve ornithologique et son restaurant-cabane savoureux avec une belle carte et un cadre très typique vous séduiront à coup sûr; une ballade en barque est même possible avec «apéro en soirée» … pour les romantiques et les amoureux!
L’été, ses iris violets bordant les étangs nous feraient presque voyager par magie dans le tableau de Monet « Les nymphéas »…
Le petit train de Saint Trojan...
Enfin, impossible de partir sans prendre une fois dans sa vie le petit train de Saint-Trojan : il vous mènera presque au paradis : la plage de Gatseau et celle de Maumusson avec ses courbes blondes du bout du monde (SUD), et, avec un peu d’imagination, un petit air « d’ océan pacifique »…
ses pinèdes aux odeurs poivrées et aux couleurs chlorophylle, ses chênes verts et ses giroflées des dunes vous enchanteront pendant ses petites vingt minutes de trajet, à pied ou en train, comme autrefois !
Le bout du monde au sud...
Plages de Gatseau et de Maumusson...
Ces deux plages restent les perles du Sud ; très prisées des Oléronais et des vacanciers, bordées par des pins maritimes d’une taille impressionnante, elles sont dévorées inexorablement par l’érosion…
néanmoins, soyez prudents, derrière le paradis se cache parfois l’enfer, et le pertuis de Maumusson (détroit entre deux îles) reste redoutable par ses courants qui rabotent les dunes et forment des bancs de sable dangereux…
Du Moyen Age à aujourd’hui, ce détroit a été souvent maudit par les marins et les écrivains, de Rabelais à Victor Hugo, qui en parlaient « comme d’un des nombrils de la mer...et qui font de cette masse un tourbillon»… alors respectez bien le panneau BAIGNADE INTERDITE, même si le sable et les flots ont l’air trop paisible...il ne fait pas bon s’éloigner du bord…la mer reste souvent imprévisible !
un proverbe marin illustre parfaitement la crainte inspirée par ce lieu: « Préservez-nous Seigneur, du chant de la sirène, de la queue de la baleine et du trou de Maumusson »…
Voilà la fin de mon tour d'Oléron !
J’ai sûrement oublié des lieux parce que je ne les connais pas encore! Mais j’espère avoir réussi à vous faire partager ces belles découvertes et vous avoir donné «l’envie d’avoir envie»...
Pour toutes ces pépites et celles que l’on découvre encore, ne vous privez pas d’aller consulter le site officiel de Marennes-Oléron :
www.ile-oleron-marennes.com détaillé, complet, fourmillant de toutes les informations nécessaires à un bon cheminement,
vous serez assuré de profiter de toutes ces richesses touristiques.
Bonnes visites, bonnes randonnées, bons instants de farniente sur notre Ile La Lumineuse…
La « Dolce Vita », ce n’est pas que sur La Riviera !